Interrogatoire de Michel FURGERO

Nota : l'orthographe de l'époque est respectée

 L’an mil sept cent soixante trois le vingt neuf de mars, nous Claude Louis François DEGILLABOZ Ecuÿer avocat en parlement subdélégué de Monseigneur L’intendant de Valenciennes au département de Cambraÿ, nous étant transporté en la chambre du geollier des prisons roÿalles de cette ville
Etant accompagné d’Alexandre Joseph DUCHANGE clerc à Me Nicolas Jacques Joseph HALLET greffier de la subdélégation de cette dite ville, pour son incommodité, avons fait amener en la dite chambre Michel FURGERO amené es dites prisons le vingt six de ce mois et écroué en vertu des ordres de mondit Seigneur L’intendant par les gardes des Etats du Cambresis qui étoient allés les chercher à Bruges, ainsi que plusieurs autres personnes également détenues es dites prisons.

Lequeld Michel FURGERO après serment par Luÿ preté de dire verité, a été interrogé par nous subdélégué ainsi qu’il ensuit

Interrogé de son nom, surnom, age, qualité et demeure
A dit se nommer Michel FURGERO agé de dix huit ans ou environ, natif de Clarÿ fileur de lin et cordonnier de son stil.

Interrogé pourquoi et a quelle occasion il se trouve détenu icÿ en prison avec quinze autres personnes du Cambresis
A dit que ne trouvant plus de quoi s’occuper a Clarÿ le nommé Jacques RUFIN dit la oussiere, luÿ a proposé ainsi qu’a ses pere et mere qui sont marchand de vaches, de le mener dans un endroit ou il lui procuroit dequoÿ gagner la vie sans avoir neanmoins designe le lieu. En consequence il est parti avec led RUFIN et dix sept autres personnes mais qu’il furent tous arretés à Bruges, et qu’on les a transportés icÿ.

Interrogé qu’elles ont été les conditions a luÿ proposées pour s’en aller, combien on luÿ a promis dargent et combien il en a recu.
A dit que led RUFIN ne luÿ avoit pas donné d’argent, sa mère luÿ donna avant de partir un Ecu de trois livres qu’il remit ensuite de même que tous les autres aud RUFIN qui les conduisoit sans declarer enquel endroit il se proposoit de les mener.

Interrogé s’il ne scait point qu’il y ait encore quelques habitans du paÿs que l’on ait sollicité a sortir de la province pour aller travailler dans quelque manufacture de Mulquinerie ou fabrication de toilettes etrangères,
A repondu qu’il a oui dire que quelques habitant de Clary et des villages voisins en sont sorti il ÿ a quelques tems et qu’il ne scait pas ou ils sont ni qui les a sollicité a sen aller.

Interrogé s’il connoit les quinze autres personnes qui sont détenus avec lui en prisons et qui ont été ramenées de Bruges avec Luÿ samedÿ dernier.
A dit quil connoissoit six autres personnes de Clarÿ nommé Pierre Michel DIENNE, Pierre Dominique VILAIN, Pierre Charles FAREZ, Philippes MILOT, Jean Pierre L’EMPEREUR et Marie Catherine MILOT et qu’il ne connoit point du tout les autres qu’ils scait neanmoins quils sont des villages voisins tels que Maretz, Prémont et Betencourt.

Lecture faite aud Michel FURGERO des réponses par luÿ données aux interrogatoires cÿ dessus, a dit icelles contenir vérité, ÿ a persisté, et signé avec nous.

Signés Michel FURGERO, DEGILLABOZ, DUCHANGE Commis juré du greffe de la subdélégation.

Collation faite de la copie cÿ dessus a l’original, elle a été trouvé conforme et ÿ concorder par le greffier de la subdélégation de Cambraÿ soussigné.

Hallet gref.

 

dernière mise à jour de cette page : 05 nov. 2001