Dictionnaire Historique
de la 
ville de Cambrai
des abbayes, des châteaux-forts et des antiquités
du
Cambrésis

par Eugène BOULY
1854

Ce livre est un dictionnaire contenant des définitions de termes de la région, des noms de personnages, des notes historiques et de nombreuses explications sur le Cambrésis. 
Nous en reproduisons des passages conséquents, classés par ordre alphabétique. 

 

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 

A

Abbayes : - Monastères dirigés par des abbés ou par des abbesses. En 1789, la ville de Cambrai et le Cambrésis possédaient plusieurs riches abbayes, à savoir : St-Aubert, St-Sépulcre, Cantimpré, Vaucelles, St-André (au Câteau), les Dames de Prémy et les Dames de St-Lazare de plus le prieuré des Guillemins. Plus anciennement, le Mont-St-Martin et Honnecourt, ont fait partie du Cambrésis.


-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

B

Baillage, Bailli : - Bailli, en latin Baillicus, signifiait en vieux langage, gardien, conservateur. En effet les Baillis étaient, pour ainsi dire, les gardiens de la loi, les conservateurs des droits de chacun. Ils étaient chefs des Baillages qui représentaient la haute, la basse et la moyenne justice du seigneur. Ces Baillages étaient composés d'un Bailli, de quatre homme de fief, qui jugeaient à la requête du Bailli, d'un procureur d'office et d'un greffier.
 Le Grand Baillage était la Cour féodale de l'archevêque. Tous les villages appartenant à l'archevêque, à l'exception de la châtellenie du Câteau, étaient nécessairement de ce Baillage. Les pairies du Cambrésis (excepté deux) et presque tous les autres Baillages de Cambrai et du Cambrésis, relevaient aussi de cette Cour seigneuriales, soit médiatement, soit immédiatement. Le chapitre de la métropole faisait exception : il relevait immédiatement du parlement. Celui de St-Géry prétendait être fondé dans le même droit.../...
Le chef du Grand-Baillage s'appelait Grand-Bailli, Bailli du palais, Bailli de Cambrésis.
On comptait dans Cambrai : le Grand-Baillage de Cambrésis, le Baillage de la Fenillie et du marché. Le Baillage du chapitre métropolitain, ceux de St-Géry, de Ste-Croix, de St-Aubert et de St-Sépulcre. Tous les villages du Cambrésis relevaient d'un Baillage.
Le Bailli de Cambrésis était justiciable du magistrat en cause civile. Il avait à sa nomination :
Les mayeurs du poissons ; Les sergeants du Bailli ; Le roi des Ribauds.../...
Le Bailli de la Feuillie, qu'on appelait aussi Bailli du roi, n'avait pas le droit de porter le bonnet ni les parements de robe en velours. Ces objets devaient être d'étoffe semblable à celle de la robe.

BATISTE, linon, toilette : -On donne ces différent noms à des toiles fines, de lin, qui se fabriquent principalement dans le pays de Cambrésis. La tradition rapporte que ce fut un nommé Batiste Cambrai, du village de Cantaing, qui tissa, vers 1300, les premières toiles fines à Valenciennes.
Le lin qui sert à la fabrication de ces toiles se récolte, se rouit et se file dans le pays. L'œuvre de nos tisserands se blanchi également dans les environs. Tout ce travail d'ensemble constitue une vaste industrie indigène qui a fait longtemps la gloire et la richesse du Cambrésis.
L'art de filer le lin est porté dans le pays à un point de perfection qu'on n'a pu pu encore atteindre ailleurs. Les dentelles de valenciennes et de Malines étaient faites avec nos fils de moindre qualité. Il y a de ces fils d'une finesse telle, qu'il en faut deux cent cinquante mille mètres pour faire le poids d'une livre (500 grammes).


-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-


C

CAMBRESIS  (Le), Pagus Cameracensis: -Cette petite province fait partie de l'ancien territoire des Nerviens. Le Pagus Cameracencis est nommé pour la première fois dans un diplôme de Clotaire III, pour l'abbaye de St-Bertin ; ce diplôme est de 660.../...
Lorsque sous le règne de de Clotaire II, au commencement du VIIe siècle, les ducs et les comtes du pays eurent obtenu que leurs charges, d'abord annuelles, devinssent permanentes, le grand diocèse de Cambrai fut divisé en en plusieurs petits départements qui avaient chacun leurs chefs de justice et leurs coutumes. Ces départements s'appelaient Pagi, cantons. Il y eu Pagus Cameracencis ou Cambracinsis ; C'est le Cambrésis d'haujourd'hui ; Pagus Brachintensis, Pagus Fanomartensis, etc.
Le Cambrésis  faisait partie de la Basse-Lorraine. Sans rappeler ici les différentes révolutions qu'éprouva ce royaume de Lorraine, nous dirons que Othon Ier, fils d'Henry-l'Oiseleur, roi de Germanie, auquel il avait été cédé par Charles-le-Simple, après la bataille de Soissons, fit, en 946, un traité d'alliance avec Louis-d'Outremer, par lequel celui-ci abandonna formellement toutes prétentions sur ce pays.
Othon II, empereur après son père, ayant, par un traité avec Lothaire (980), affermi ses droits sur la Lorraine, a charge de foi et hommage à la couronne de France, ne tarda pas à se regarder comme véritable suzerain, prit pour lui la Haute-Lorraine qui, au siècle dernier, portait encore ce nom et donna l'autre à Charles, frère de Lothaire, à condition qu'il lui en ferait foi et hommage.
Cambrai, situé dans cette dernière partie, continua d’avoir un comte qui exerçait l’autorité de l’empereur. Plus tard (en 1007), le comté fut donné à l’évêque, et subit le sort de tous les fiefs de l’empire. Le suzerain donna à l’évêque les droits seigneuriaux les plus étendus. Voià comment, depuis le commencement du XIe siècle, le comté de Cambresis devint dépendance de l’empire dont les évêques étaient, à proprement parler, les vassaux. 
Nous ne pouvons faire ici l’histoire des évènement dont le Cambresis a été le théatre. Nous rapellerons seulement qu’il tomba sous la domination française en 1677, lorsque Louis XIV se fut rendu maître de Cambrai. .../...
Le Cambresis était borné au nord et à l’est par le comté de Hainaut ; au sud par le Vermandois et la Thiérache en Picardie, et à l’ouest par l’Artois. Cette province était plus étendue dans l’origine qu’au siècle dernier. On voit dans le Glossaire du Cambresis, que l’Artois lui a enlevé 48 villages et bourgs, parmi lesquels Oisy et Bourlon ; que la Picardie lui en a pris 18 parmi lesquels Honnecourt et le Câtelet. Le Hainaut lui en a aussi enlevé un certain nombre.
Quoi qu’il en soit, un arpentage opéré soigneusement à l’époque où Cambrai tomba au pouvoir de Louis XIV, donna les résultats suivants: Le Cambresis contenait cent vingt-huit mille quatre cent quatre-vingt-dix-huit mencaudées, qui se décomposaient ainsi : 

         Terres labourables                   113,390 mencaudées. 
          ‘’    ‘’ en prairies                      1,899  ‘’        ‘’ .
         ‘’    ‘’ en bois                          4,980  ‘’        ‘’ .
         ‘’    ‘’ en étangs                          260  ‘’        ‘’ .
          ‘’   ‘‘  en jardinage et manoirs         7,969  ‘’        ‘’ .
                                                _______ 
                                      
          128,498 mencaudées.

La longueur de notre province était d’environ 10 lieues depuis les villages d’Ors et de Câtillon jusqu’à Arleux. Sa largeur était moindre et fort inégale.
Les villages du Cambresis étaient en 1789 au nombre de 87, à savoir : 

Abancourt, Anneux, Aubencheul-aux-Bois, Audencourt, Arleux, Agniez-les-Duisant, Avesnes-lez-Gobert, Awoing, Bantigny, Bantouzel, Beauvois, Beaumont, Bertry, Bethencourt, Bévillers, Blécourt, Boirie-Notre-Dame, Boursies, Boursières, Busignies, Borneville en Caudri, Cagnongles, Cantaing, Castenières, Carnières, Caullery, Cauroir, Clary, Crèvecoeur, Cuviller, Demicourt, Dury, Eslincourt, Esne, Estourmel, Estrun, Esward, Flesquière, Fontaine-au -Pire, Fontaine-Notre-Dame, Forenville, Fressies, Flers et Courcelle, Haynecourt, Haucourt, Hemlenglet, Inchy, Lesdain, Ligny, Masnières, Marets, Marcoing, Moeuvre, Montigny, Monstrecourt, Morenchies, Paillencourt, Premont, Proville, Quiévy, Raillencourt, Ramillies, Ribecourt, Rumillies, Sains-lez-Marquion, St-Aubert, St-Hilaire, St-Souplet, St-vaast, Ste-Olle, Sancourt, Saulzoir, Serin, Séranvillers, Selvigny, Tilloy, Thun-l’Evêque, Trois-Villes, Villers-Ghislain, Vieilly, Vendhuile, Wambaix, Wallincourt. Nous ne parlons pas ici d’une foule de petits fiefs répandus sur tout le territoire.
La châtellenie du Câteau faisait aussi partie du Cambresis avec toute sa circonscription, à savoir : Bazuyau, Câtillon, Mauroy, Mazenghien, Molaing, Montay, Ors, Pomereuil, Reumont, St-Crespin, Sart, St-Benin. 
Plusieurs villages d’Artois et de Hainaut étaient enclavés dans le cœur même du Cambresis.

.../...Le lecteur voudra bien ne point perdre de vue que la notice qu’il vient de lire concerne l’ancien Cambresis et non l’arrondissement actuel de Cambrai. Ils n’ont point la même circonscription.


-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-


D

Districts. - Pendant le révolution, les départements étaient divisés en districts dont la dénomination équivaut à celle d'arrondissements aujourd'hui. Six cantons composait le district de Cambrai, savoir : Cambrai, le Câteau, Estourmel, Walincourt, Ribécourt, et Abancourt. Ces six cantons contenaient 101 municipalité.
Les districts ont été supprimés par la Constitution de l'an III. 


-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-


 E

Époques remarquables de l’histoire de Cambrai. - Nous ne citons pas les faits et dates hardés que l’on a placé quelquefois placés dans nos annales. Pour ne pas grossir le nombre de contradictions, nous commençons à l’époque où les documents deviennent plus certains.
-Année 385 environ.- Après la destruction de Bavay, les Romains érigent Cambrai en chef-lieu de tout le Hainaut dont le territoire des Nerviens faisait partie.
-428 ou 445.- Cambrai tombe au pouvoir de Clodion, roi des Francs.
-500 environ.- Saint-Vaast est envoyé par saint-Remi, dans le pays pour y enseigner l’évangile.- Sous l’épiscopat de cet apôtre, on voit s’élever à Cambrai l’église de St-Pierre (aujourd’hui St-Aubert et St-Géry).
-511.- Cambrai, après la mort de Clovis, tombe en partage à Thierry, l’un de ses fils.
-525.- Suivant Julien de Lingne, c’est en cette année que fut érigée la primitive église de Notre-Dame.
-Milieu du VIe siècle.- Vedulphe, évêque d’Arras et de Cambrai, transfère dans cette ville le siège épiscopal qui, auparavant était à Arras.
-584 environ - Saint-Géry devient évêque de Cambrai.- Ce fut lui qui fit construire l’église de St-Médard (plus tard de St-Géry), sur le mont où est actuellement la citadelle.
-Commencement du VIIe siècle.- Sous le règne de Clotaire II, le grand diocèse de Cambrai est divisé en plusieurs petits départements appelés pagi. C’est alors qu’est constitué le Cambresis, Pagus Cameracensis.
-717, 20 mars.- Bataille de Vinchy ou Vinci en Cambresis, où Charles-Martel défait Chilpéric II.
-776 - Charlemagne octroie des priviléges à l’Eglise de Cambrai.
-816 - Louis-le-Débonnaire confirme les largesse de son père.
-881 - Les Normands saccagent le pays, ils ruinent Cambrai.
-Fin du IXe siècle.- L’évêque Dodilon agrandi et fortifie la ville.
-923 environ. - Après la bataille de Soissons, Charles-le-Simple cède à Henri l’Oiseleur, roi de Germanie, ses droits sur le royaume de Lorraine dont Cambrai fait partie.
-941 - L’empereur Othon confirme les chartes accordées aux évêques de Cambrai, avec le droit de battre monnaie.
-946 - Louis-d’Outremer confirme entre les mains d’Othon Ier, fils de l’Oiseleur, la cession faite par Charles-le-Simple.
-980 - Traité entre Lothaire et Othon II, par lequel le roi de France cède la Lorraine à l’empereur à condition de foi et hommage. Mais Othon n’hésite pas à se regarder comme véritable suzerain et donne, à Charles, frère de Lothaire, sous la condition qu’il se déclarera, dans les termes les plus formels, vassal de l’empire.
-1007 - L’empereur Henri donne le comté de Cambresis à l’évêque de Cambrai, et à ses successeurs. 
-1073 - Premier mouvement connu d’émancipation communale, pendant un voyage de Gérard II.
-1092 - Gérard II environne la ville de fossé profonds, de muraille et de tours.
-1095 environ - L’évêque Gaucher prête lui-même les mains à l’établissement d’une commune qui ne dure pas plus que la précédente.
-1130 - Le pape Innocent II vient à Cambrai 
-1148 - Un immense incendie dévore la cathédrale et la partie de la ville qu’on nommait le Château
-1182 - L’empereur Frédéric détruit et annule une commune que les bourgeois avaient érigée.
-1184 - Première loi écrite donnée aux cambresiens, par l’empereur Frédéric.
-1210 - Othon IV prive les bourgeois de Cambrai de la juridiction qu’ils s’étaient attribuée sous le nom de Paix et supprime le beffroi.
-1214 ou 1215 - Frédéric II accorde aux cambresien les privilèges de la Commune.
-1216 - Frédéric II révoque les privilèges qu’il avait accordés l’année précédente.
-1226 - L’empereur Frédéric II deffent aux habitant s de Cambrai l’usage de leur cloche pour s’assembler, et réprime de nouvelles tentatives d’émancipation communale. La même année, Henri, successeur de Frédéric ordonne la destruction d’un beffroi qu’ils avaient élevé.
-1227 - Promulgation de la loi Godefroi.
-1300 ou commencement du XIVe siècle.- L’ars de tisser la batiste devient une source de prospérité pour le Cambresis.
-1313, 11 mars. - Émeute, insurrection populaire ; la plus terrible que l’on rencontre dans les annales Cambresiennes.
-1339 - Edouard III roi d’Angleterre, met le siège devant Cambrai. La résistance des assiégés le force à se retirer.
-1382 - Charles VI, roi de France, vient à Cambrai, après la bataille de Rosbecque, et dépose dans l’église de Notre-Dame, les drapeaux enlevés aux Flamands révoltés.
-1385 - Double mariage des enfants du duc de Bourgogne, avec ceux du comte de Hainaut. Charles VI assiste à ce mariage qui se fait à Cambrai.
-1395 - Le Magistrat obtient de Venceslas, roi des Romains, l’autorisation d’élever un beffroi, et d’y placer une horloge.
-1440 - Le chamoine Furcy Dubruille, apporte de Rome à Cambrai, l'image de Notre Dame-de-Grâce, que l'on dit peinte par Saint-Luc. 
-1447 - Louis XI vient à Cambrai, où il fait un emprunt forcé de 40,000 écus d'or. Il laisse la garnison au château de Selles.
-1508 - Ligue de Cambrai, arrêtée le dix décembre, par le cardinal d'Amboise, muni des pleins pouvoirs du roi Louis XII ; par le pape Jules II ; Maximilien, roi des Romains ; et le roi d'espagne, contre les Vénitiens.
-1510 - Érection de Cambrai, en duché par l'empereur Maximilien. Le même empereur confirme les privilèges bourgeois, donnés en 1395 par Venceslas.
-1529 - Paix des Dames, conclue le 24 juillet, à Cambrai, par Marguerite d'Autriche, tante de Charles-Quint, et Louise de Savoie, mère de François 1er.
-1539 - Charles-Quint passe par Cambrai.
-1543 - Domination espagnole. Érection de la citadelle de Cambrai, par Charles-Quint, qui violant la neutralité qu'il a reconnue et signée, fait de Cambrai, une place forte à son usage. 
-1559 - Érection du siège épiscopal de Cambrai en archevêché.
-1574, 28 avril.- Homologation et promulgation des Coutumes de Cambrai, par Louis de Berlaymont.
-1576, fin de la première domination espagnole. - Beaudouin de Gavres, baron d'Inchy, s'empare de la citadelle de Cambrai, au moyen d'une ruse, et en chasse le baron de Lieques. Il prend ensuite possession de la ville, au nom des confédérés.
-1581 - Le duc d'Anjou (et d'Alençon) fait lever le siège de Cambrai, que les espagnols, sous le commandement du duc de Parme, tenaient étroitement cerné depuis onze mois.
-1594 - Cambrai, se soumet à Henri IV. Le roi vient visiter sa nouvelle ville.
-1595 - Retour de la domination espagnole. - Le comte de Fuentes prend Cambrai et en chasse Balagny, qui y gouvernait tyranniquement au nom du roi de France.
-1649, 24 juin. - Le comte d'Harcourt, investit Cambrai, qui est secouru par les Espagnols. Les assiégeants lèvent le siège le 3 juillet suivant.
-1657, 28 mai. - Cambrai, menacée d'un siège par le vicomte de Turenne, est délivrée par le prince de Condé, qui entre dans la ville avec un secours considérable. 
-1676, 10 juin. - Bataille d'Iwuy, près Bouchain, où le baron de Cuincy, à la tête de 2,000 cavaliers français, rencontre et défait un corps de cavalerie espagnole égal en nombre.
-1677 - Prise de Cambrai, par Louis XIV, le 5 avril ; et de la citadelle le 17 du même mois. Cambrai est définitivement réuni au royaume de France.
-1709 - Le parlement érigé par le roi à Tournay, est transféré à Cambrai, où il tient ses séances à l'Hotel-de-Ville, jusqu'en 1713. Il est alors fixé à Douai.
-1722 - Congrès de Cambrai.
-1744, 4 mai. - Louis XV passe par Cambrai.
-1745, 7 mai. - Louis XV passe par Cambrai, en compagnie du Dauphin.
-1747, 30 mai. - Louis XV passe encore par Cambrai.
-1786 - On commence à démolir la belle façade gothique de l'Hotel-de-Ville de Cambrai, pour la remplacer par celle qui existe aujourd'hui.
-1790 - Installation du premier conseil municipal, qui remplace le corps échevinal le premier mars. -La constitution civile du clergé supprime l'archevêché de Cambrai, et le remplace par un évêché.
-1793, août - Les Autrichiens investissent Cambrai.
-1794, 5 mai. - Arrivé de Lebon dans Cambrai. Cet épouvantable assassin, fait pendant deux mois entiers , couler le sang humain, sur la grand'place et le long des ruisseaux jusqu'à l'Escautin.
La plupart de nos monuments religieux s'écroulent sous la pioche révolutionnaire.
-1801 - Le concordat confirme l'évêché de Cambrai.
-1810 - Napoléon et l'impératrice viennent à Cambrai.
-1815 - Louis XVII, à son retour de Gand, entre le 26 juin, dans Cambrai où il séjourne pendant quatre jours. 
-1815, novembre. - Cambrai reprend ses anciennes armoiries, en vertu d'une ordonnance du roi.
-1818 - L'armée d'occupation quitte le pays.
-1820, 8 novembre. - Cambrai est élevé au rang des bonnes villes du royaume.
-1827, 4 septembre. - Charles X passe par Cambrai.
-1830, premier août. - On arbore dans Cambrai le drapeau tricolore.
-1841 - Le siège archiépiscopal de Cambrai est rétabli après la mort de M.Belmas.
-1848 - Chute de Louis-Philippe. La république est proclamée à Cambrai, le 28 février. La nouvelle constitution républicaine y est publiée le 19 novembre.
-1852 - Proclamation de l'empire.
(Note du webmestre : ainsi s'arrête le chapitre des époques remarquables, le livre ayant été publié en 1854)

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-


 F

FERME (le) - C’était une espèce de greffe, un lieu où reposaient les archives. Autrefois, dans certains pays, les notaires n’avaient point de registres. Ils confiaient une copie de chacun de leurs actes au dépôt public qu’on appelait chambre fermée. De là, évidemment le mot ferme. On disait lettres en ferme. Il y avait deux fermes à Cambrai, le grand et le petit. Le grand était une pièce de l’Hôtel-de-Ville. Le petit, qui seul à conservé le mot de ferme, est une petite salle étroite, voûtée en ogive, avec d’élégantes nervures qui se croisent et portent, sur leur point d’intersection, des espèces d’écussons ronds scultés dans la pierre, et sur lesquels est inscrite cette date : A° Dni 1473.../...

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-


G

GORLIER- On entend par ce mot un ouvrier qui fait des colliers et harnais des chevaux de trait. Un règlement du 28 juillet 1595 érige les selliers en corps de métier séparé de celui des gorliers. Avant cette époque, les gorliers et les selliers ne formaient qu’un seul état.../... Le patron des Gorliers était saint-Eloi d’hiver.

GROS - Monnaie qui valait, à Cambrai, sept denier et demi. Il en fallait deux pour un patar ou cinq liards. Le gros était le sol parisis dont il est parfois question dans les chroniques locales.../...

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

  H

HIVERS RIGOUREUX - Les chroniques cambrésiennes signalent les années suivantes comme funeste au pays, par les rigueurs de l’hiver et par les conséquences qu’elles ont produites.
1144 - “ l’hiver fut si pluvieux que la récolte n’ayant été que très modique, la plupart des habitants furent obligés, pour se soustraire aux horreurs de la famine, de déserter le pays. ”.../...
1498 - “ La pluie tomba pendant tout le jour et la nuit de Noël ; et à minuit, il fit un si grand vent et il gela tellement qu’on ne sçavoit aller par les rues ni par les champs. Les arbres furent abattus et rompus. On print plus de cinq cent bitardes(1) à la main, et on les vendit à Cambray. On avoit une bitarde pour 5 gros et 3 patars. ” 
(1) : La bitarde, dont le vrai nom est outarde, était assez commune dans les plaines du Cambresis. Cet oiseau ne s’y rencontre plus qu’accidentellement.
1521 - “ En celuy an, n’avoit point gellé tout l’hiver, mais environ le 12 de janvier commencha à geller s’y fort que merveille. Et nevia (neigea) huict jours sans cesser. ”
1523 - “  Au dit an, il fit IV ou VI jours de grande et véhémente gellée, que tous les bleds qui estoient en terre furent engellez. desorte que nul bled ne creut cette année. Dont pour ceste cause, environ le my apvril l’an 1524, le bled valut XX patars le mencault, et l’ année de devant ne valoit que X patars. ”
1528 - “ Le bled valloit en Cambrai trente huit gros le mencault, et fesoit si froit le mois d’apvril et de may, qu’on ne sçavoit durer, et ce furent toutes choses attargiées que c’estoit grand pitié. et en ce temps le bled étoit si chier en France que tout les jours il venoit plus de trois cens personnes du pays de France quérir du bled en Cambray. Et disoit-on qu’on se mourroit de faim en France. ”
1537 - “ il n’avoit point gellé tout l’hiver, et commencha à geller en may, et furent les vignes et gaugiers (noyers) engellez ”..../...
1549 - « Le jour de St-Pierre 29e de juing on fit procession générale....et fut portée N.D. de grâce en priant Dieu pour les bien de la terre, car il fesoit si froit et se pluvoittous les mois de may, juing, que les blés ne sçavoient meurir, et depuis qu’on eu porté la belle Dame de grâce, il fit beau. »
1564 - «  Le XVI de décembre il commencha à geller, et continua si très fort qu’il gella en aulcunes boves et caves...et continua ladite gellée VII sepmaines et II jours, dont toutes les vignes furent gellées et fut faute de vin l’année suivante. »
1606 - «  La dite année, l’hiver fut si rude et la gelée si forte, qu’il avoit aux environs de cette ville des glaces qu’elles avoientdeux pieds et demi de profondeur. Et dura ladite gelée l’espace de six à sept semaine : et vous puis assurer que, mettant dans un vaisseau des eaux devant le feu, le millieu se glaçoit. Les puits qui n’étoient pas des plus profonds, l’eau y étoit glacée, et 15 jours après Paques, Il y avoit encore des glaçons qui avoient plus de deux pieds d’épaisseur. Les anciens de cette ville disoient n’avoir jamais vu rien de semblable. »
1615 - « L’hiver fut fort rude et fort abondant en neige, tellement que sembloit être la ville des montagnes de neige. Laquelle gelée dura près de six semaines, au bout desquelles vingt tout à coup un dégeau (dégel) tellement que jamais de ma vie, je n’ai vu les eaux si hautes et si grandes. La rivière de Cambrai déborda dedans les fossés de la ville et surpassoit le pont de la porte de selle. »
1709 - «  L’année mil sept cent et neuf qu’on appele la chère année ou l’année du grand hiver, a été remarquable par une gelée des plus excessives qui dura près de trois mois. La veille des Roys il fit une très grande pluye qui continuat bien avant la nuit, le matin l’on fut bien étonné de voir une gelée très forte, la continuation de cette gelée prognostiquoit beaucoup de misère aux pauvres. Elle fit cesser tout à fait le commerce ; les gens de mestier ne pouvoit travailler ; ce n’étoit qu’à force de feu dans les caves qu’il pouvoit faire leur travail ordinaire. Une si grande froidure causa beaucoup de ravages : plusieurs voyageurs moururent dans les chemins ; une quantité de sentinelles, quoique renouvellées très souvent, furent trouvées mortes à leur poste ; Une grande partie des arbres fruitiers, principalement les noyers et les vignes furent exterminés ; le gibier en souffrit beaucoup. A Cambrai l’Escaut n’avoit de la glace qu’à ses bords  parcequ’il est assez rapide ; mais à Bouchain et aux tenures(1) de Neuville où il ne coule pas avec tant de rapidité, parce que son lit est plus large, les glaces étoient si fortes qu’on osoit y passer avec les chariots chargés de foin et autres denrées. Plus cette rivière s’éloignoit de sa source, plus sa glace étoit assurée : si bien qu’à Anvers ses eaux glacées resembloient à une place où on ne voyoit que tentes et que barraques dressées pour y vendre du vin, de la bière et autres liqueurs.../...
»Il tomba cet hiver beaucoup de neige... Enfin l’air plus doux tant attendu d’un chacun, arriva le 18e jour de mars : il dégela une bonne fois. les neiges fondues inondèrent plusieurs endroits. Nous avons vu les bas quartiers de Cambrai, vers la porte de Cantinpré tout remplis d’eaux. elles vinrent jusqu’au delà de l’abbaye des dames de Prémy(2) et contraignirent tous les habitant à se loger dans leurs chambres hautes.
» La campagne étant délivrée de toutes ses neiges, les laboureurs faisant une revue de leurs terres, s’apperçurent que la racine des grains étoit pourrie. Peu de terre furent à l’abri de ce malheur. »
Il résulta de tout cela une disette qui fit horriblement souffrir les habitants de Cambrai et du Cambresis.
1740 - « La gelée commença le 6 de janvier le même jour que celle de 1709, elle dura jusqu’au 9 de mars. Elle ne fut pas moins opiniâtre que celle cy, on a même remarqué qu’elle la surpassa pendant quelques jours, principalement le samedy 9 de janvier, le dimanche et lundy suivant. Le 10 de ce mois il fit un si grand vent de bise qu’il étoit presque impossible d’y résister. Plusieurs voyageurs que la nécessité a obligés de se mettre en chemin pendant ces trois jours, sont morts de froids. Cette gelée fit cesser le travail des ouvriers et causa beaucoup de misère. Pour y remédier on distribua dans Cambrai , beaucoup de bled et de grosses sommes d’argent aux pauvres. Le chapitre de N.D. donna, dans le commencement de la gelée, deux cents mencauds de bled, et deux cents autres sur la fin. L’archevêque fit donner toutes les semaines, depuis le mois de février jusque Pâques, à chaque paroisse de la ville, vingt mencauds de bled et cinquante florins. La reine de France fit distribuer par les eschevins douze cents florins. L’abbé de St-Sépulchre et plusieurs autres firent aussi de grandes aumônes. »
« Voici le prix des denrées en 1740 :
» L’orge de mars dans le temps des semaisons à valu 24 florins la rasière ; la pamelle 19 florins la rasière ; le bled 12 florins le mencaud ; le soucrion 8 florins la rasière ; l’avoine 4 florins ; le beurre 14 patars la livre ;  les œufs 10 patars le quarteron ; la viande 7 patars la livre ; le pain 18 patars ; l’huile de lampe 9 patars la livre ; une couple de pigeon 12 patars ; la bière 4 patars et quatre doubles.
»L’archevêque, considérant la misère commune, et ayant été requis par l’archiduchesse, gouvernante des Pays-Bas, donna la dispense de manger de la viandependant ce carême quatre jours de chaque semaine, à commencer le dimanche de la quadragésime, jusqu’au jeudi de la première pâques. Il accorda la même dispense en 1741.
»Ce digne prélat, toujours attentif à soulager la misère de son peuple, depuis pâques, de faire de grosses aumônes en pain, que les pauvres allaient chercher avec un billet de leur pasteur au four du chapître, jusqu’à sondépart pour Paris qui fut vers le commencement du mois d’aoust.
»Les monastères de la ville donnèrent, vers le mois de may, la soupe aux pauvres, certains jours de la semaines jusqu’au mois d’aoust ; on la donnoit aussi à l’hôtel-de-ville , celle de St-Aubert étoit la meilleure (selon les dires des pauvres) et celle de Prèmy  la plus mince. On fesoit entrer dans ces soupes du riz, etc…
» Au mois de décembre, après une recherche exacte, on trouva en cette ville dix-neuf cents familles faisant le nombre de huit mille pauvres ou environ, sans compter les honteux. L’archevêque désirant encore les secourir donna depuis le mois de janvier 1741, jusqu’au premier du mois d’avril, cent écus par semaine ; le chapître de Notre-Dame donna aussi cent écus par semaine ; l’abbaye de St-Aubert 50 florins ; celle de St-Sépulchre aussi 50 florins ; le Chapître de St-Géry et les autres convenus à proportion ; si bien que les curés distribuoient aux pauvres de la ville, depuis le premier de Janvier, jusqu’au premier d’avril, plus de trois cents écus par semaine. »…/….

HUILE.- Nous ne saurions dire à quelle époque ont été construits dans Cambrai ou dans le Cambrésis les premiers moulins à huile dits tordoirs..../... Nous préciserons davantage en constatant qu’en 1709 les moulins à huile, quoique en petit nombre, étaient déjà en pleine exploitation dans le Cambrésis. On lit dans les Mémoires chronologiques que, pendant la famine qui désola cette triste année, les pauvres gens mettaient les tourteaux dans leur soupe. Le tourteau, ajoute le chroniqueur, “ c’est ce qui reste dans le tordoir après qu’on a tiré l’huile du menu grain, et qui sert pour faire le breuvage des vaches en hyver. ”.../...

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 

I

INTENDANCE DU HAINAUT et du Cambrésis.- Lorsque la Flandre, le Hainaut et le Cambrésis furent définitivement acquis à la France par le droit de conquête et par les traités, on institua des intendances ou généralités, pour la haute administration de ces provinces. Celle dite du Hainaut, dont le siége était à Valenciennes, comprenait le Cambrésis et le Hainaut français. L’intendant de ces provinces était chargé de la police générale et de certains points de l’administration. Mais la partie la plus notable en était réservée aux états généraux.
Nous avons donc constaté que l’intendant du Hainaut l’était aussi du Cambrésis, afin que cela serve d’explication aux personnes qui s’étonneraient de voir, en certaines circonstances, ce haut fonctionnaire s’immiscer dans les affaires cambrésiennes.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 

J

JEUDI ABSOLU, blanc jeudy.- On appelait aussi le Jeudi-Saint.../... Absolu, parce que c’était ce jour-là que l’on donnait l’absolution aux pécheurs qui faisaient pénitence publique. Blanc, parce qu’en ce saint jour, on distribuait du pain blanc aux pauvres.../...cette charitable coutume existait à Cambrai. La distribution des pains avait lieu après le lavement des pieds.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 K

KAIERE, caïère, chayère.- C’était la chaise d’infamie où l’on faisait monter les délinquants pour les assauriller ou leur bailler le fouet marqué de l’aigle.../... Cette Kayère, située sur le grand marché, avait donné son nom à un grand flot ou retenue d’eau dont elle était voisine. Flot de la Cayère.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

L

LIEUE de Cambrai.- On exprime vulgairement et sans grande erreur la lieue de Cambrai en kilomètre. Chacun sait qu’elle en contient quatre. Nous donnons ici pour les curieux la valeur de cette mesure itinéraire exprimée en millimètre, poussée jusqu’à dix décimales.
La lieue égale 4286468,5928497805 millimètres.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 M

MENCAUDÉE DU CAMBRÉSIS, Mesure agraire.- Nous donnons ici, pour les curieux, la capacité de la mencaudée de Cambrai, dans sa complète expression jusqu’au millimètre carré. cette mencaudée égale 35 ares, 46 centiares, 665,485 millimètres carrés. La mencaudée se divisait en boitelées, et la boitelée était le quart d’une mencaudée ; la pinte le quart d’une boitelée : de sorte qu’il fallait 4 boitelées ou 16 pintes pour former une mencaudée.../...

MESURES CAMBRÉSIENNES.- Elles se divisaient naturellement en quatre espèces : la mesure itinéraire, les mesures de dimension, les mesures agraires, et les mesures de capacité.
La mesure itinéraire s’appelait lieue. (voir lieu de cambrai)
Dans l’expression des quantités nous allons négliger quelques minimes fractions, parce qu’elles ne sont point appréciables dans les mesures cambrésiennes. Nous n’en prévenons le lecteur que pour lui expliquer les erreurs apparentes qu’il trouvera dans nos calculs, s’il veut recomposer des nombres, en additionnant leurs subdivisions.
Les mesures de dimension étaient : (en mètre)
La ligne qui valait 0,002
Le pouce pour mesurage 0,026
Le pouce pour arpentage 0,025
Le pied pour mesurage 0,3112019
Le pied pour arpentage 0,2976714
L’aune 0,729
Il était très important, lorsqu’il était encore permis d’employer les mesures du Cambrésis en même temps que celle de France, de distinguer l’aune du pays et l’aune de Paris. Cette dernière valait 1,1880547 mètre.
Les mesures agraires s’appelaient pinte, boitelée et mencaudée. La pinte égalait 2 ares 22 centiares. La boitelée, 8 ares 86 centiares. La mencaudée (voir Mencaudée du Cambresis).../...
Les mesures de capacité pour les graines étaient la pinte, le boisseau, le mencaud, la rasière.
La pinte contenait 3,46 litres.
Le boisseau : 13,85 litres.
Le mencaud : 55, 422619 litres.
La rasière : 83, 133929 litres.
Les mesures de capacité pour les liquides, étaient la potée, la pinte, le pot.
La potée contenait environ 0, 11 litre.
La pinte : 0,45 litre.
Le pot : 1,80 litre.
Un pot valait 4 pintes ; une pinte 4 potées.
Poids de Cambrai :
La livre de Cambrai pesait 473,860 grammes. Elle se subdivisait en 16 onces. L’once pesait environ 30 grammes.

MONNAIES CAMBRESIENNES.- .../...(note du webmestre : Ce chapitre étant très important, et ne pouvant citer toute l’histoire des monnaies cambrésiennes, nous nous bornerons à ne citer que les noms, les valeurs et, pour une bonne compréhension du sujet, à quelques explications).
Noms et désignations de diverses monnaies de Cambrai en usage aux Xve et XVIe siècles :
Anges de Cambray.- Deniers d’or de 64 au marcq, frappés par ordre de Jean de Lens.
Ducats d’or.- Ceux forgés par Henri de Berghes valaient 27 patars.
Escus d’or ou escus de Cambray, sous Maximilien de Berghes.-Ces pièces valaient 40 patars de Flandres. Il y eu d’autres écus d’or de différentes époques et de diverses valeurs.
Dalders.- Ces pièces d’argent varièrent comme toutes les monnaies, suivant le temps et les circonstances. Le dalders de Maximilien de Berghes valait 30 patars.-Ceux que l’on frappa en 1581 étaient carrés et ne valaient que 12 patars. On fit à cette même époque de demi-dalders, de la valeur de 6 patars.
Savoyens.- On appelait ainsi une pièce de monnaie en argent dont nous ne saurions déterminer la valeur.../...
Il exista aussi des moutons et doubles-moutons. Nous ne saurions préciser la valeur de ces monnaies.
Nous citerons encore, quoiqu’ils soient d’une époque antérieure, deux sortes de deniers frappés en 1347 par ordre de Guy de Ventadour. Les uns, qui étaient des deniers blancs, s’appelaient on-le-vault ; les autres étaient des deniers de cuivre nommés valans.
Avant de parler des patars, gros, demi-gros, gigots, deniers, etc., il est utile de placer ici une remarque importante. C’est qu’autrefois, il y avait en France deux espèces de monnaies : la monnaie parisis, et la monnaie tournois
(1). La monnaie parisis avait une valeur d’un quart plus que l’autre : de sorte que 20 livres parisis valaient 25 livres tournois, de sorte encore que quatre liards parisis valaient 5 liards tournois. 
On s’est servi en France, dans les comptes et dans les contrats, de ces deux sortes de monnaies jusque sous le règne de Louis XIV, époque à laquelle la monnaie parisis a été abolie.
(1) On appelait parisis la monnaie frappé à Paris, et monnaie tournoise, celle qu’on frappait à Tours.
Ces distinctions étant posées, il sera plus facile au lecteur de comprendre ce que nous avons à dire du patar ainsi que de ces subdivisions, et de s’expliquer ces fractions bizarres qu l’on rencontre dans la valeur relative des monnaies cambresiennes.
Il paraît que la monnaie de Cambrai fut combinée sous l’influence du système monétaire de Paris, ce qui est assez naturel, puisque le Cambresis était plus voisin de Paris que de la touraine. Mais lorsque la monnaie tournois resta seule en usage en France, il en résultat un désaccord général entre la monnaie de Cambrai et celle de France. Et chose remarquable, cette incohérence s’établit précisément au moment où Cambrai devenait ville française. Le patar cambresien valait donc quatre liards ou douze deniers parisis, et cinq liards ou quinze deniers tournois ; il en fallait vingt pour un florin ; il se subdivisait en gros, gigits, deniers et mailles.
Le gros (demi-patar) valait à Cambrai 6 deniers parisis ou sept deniers et demi tournois.../...
Le gigot (demi-gros) équivalait au liard de France : il valait 3 deniers parisis.
Le denier, menue-monnaie cambrésienne, était la douzième partie d’un patar.
La maille valait la moitié d’un denier.
Le sol cambrésien valait 1 sol 3 deniers tournois.
Les subdivisions monétaires étaient fort multipliées dans ces temps où l’argent avait bien plus de valeur relative que de nos jours. Aujourd’hui le centime est presque une monnaie superflue. Quelle est la chose qui ne vaut qu’un centime ? Jadis au contraire, on pouvait, pour un prix équivalent, se procurer bien des choses utiles à la vie. Aussi indépendamment des pièces de 6 deniers que l’on appelait tantôt gros, tantôt blancs de six deniers, y avait-il encore des pièces de quatre deniers, de trois deniers, de deux deniers.
Mais un grand nombre de ces monnaies diverses avaient fini par perdre leur cours ; et pendant tout le siècle dernier, on ne connaissait guère plus, dans le Cambresis, que les florins et les patars, les livres, les sols tournois et les deniers.
Le florins se subdivisait en patars. Il en valait vingt, et par conséquent valait 25 sols tournois.
La livre se divisait en sols et en deniers. Elle valait 20 sols ; le sol valait 12 deniers.
Il n’est point inutile de noter que le commun peuple cambrésien ne faisait point usage de la livre ; il calculait de préférence par florins et par patars.../...

MULQUINIERS, Meulquiniers, murquiniers.- A proprement parler, le mulquinier est l’ouvrier qui tisse les batistes. Par extension, on a donné ce nom à celui qui recueille et dispose le fil destiné à la batiste. Quoique le nombre des mulquiniers soit considérablement diminué dans le cambresis, ils se fait encore une certaine quantité de batiste dans les villages voisins de Cambrai.../...Les mulquiniers avaient pour patronne sainte Véronique.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

 N

NOTRE-DAME DE WALINCOURT (église collégiale de).- Cette collégiale fut fondée en 1218 par Adam Buridan, de Walincourt, châtelain d’ypres et de bailleul, et son épouse Isabelle, qui y établirent six chamoines avec un doyen. Cette maison fut, au moyen-age, fréquemment dévastée par les hommes de guerre. Enfin, après la suppression des ordres religieux en France, ses batiments furent vendus et consacrés à usage de ferme.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

O

OUVROIRS.- On donnait particulièrement ce nom à la partie de la maison qu’un mulquinier consacrait aux travaux et au commerce de son état. Ce lieu n’était pas considéré comme public. Une ordonnance du magistrat , en date du 26 juin 1625, déclara que “  arrets ne pouvoient se faire es-maisons ou ouvroirs des mulquiniers. ” Un bourgeois de Cambrai ayant fait arrêter, à l’aide des sergents de la prévôté, un débiteur dans l’ouvroir d’un mulquinier, considérant cette place comme lieu public, sans doute parce qu’on la tenait ouverte et de libre accès, le Magistrat ordonna “ pour justice et conservation de la franchise des ouvroirs, que l’arrestation serait déclaré nulle et de nulle valeur, comme ayant été faicte au préjudice du privilége de la bourgeoisie.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

P

PAIRS et PAIRIES du Cambresis.- Si l’on en croit Le Carpentier, les pairies du Cambresis auraient été établies vers la fin du Xe siècle, par l’empereur Othon et en faveur de l’évêque Rothard.../... Ces pairies au nombre de douze, étaient attachées à certaines terres nobles et héréditaires, à l’exeption de celle de Montrécourt, laquelle n’était que personnelle, c’est à dire que la collation en appartenait à l’archevêque qui la donnait toujours au bailli du Cambresis.
Les pairs ou barons du Cambresis, dont les dignités concouraient à rehausser l’état du siège épiscopal de Cambrai, marchaient à la tête de la noblesse du pays en toute circonstance.../...
Listes des pairies du Cambresis, avec leurs armoiries.
Seigneurie et Pairies de Niergnies.- Portait de sable, fretté d’argent de six pièces.
Seigneurie et Pairies de Rumillies.- Portait d’azur, au mouton d’argent.
Seigneurie et Pairies de Prémont (cri St-Aubert).- Portait de gueule au chevron de trois pièces d’argent, à la bordure de même.
Seigneurie et Pairies d’Audencourt.-Portait d’argent au sautoir de gueule, à la bordure engrelée de même.
Seigneurie et Pairies de Marcoing.-Portait de gueule à la croix engrelée d’or à franc quartier d’argent, au lion de sable.
Seigneurie et Pairies de Cantaing.-Portait d’or aux trois lions d’azur.
Seigneurie et Pairies de Blargnies.-Portait d’argent à trois bandes de gueule, chargées de coquilles d’or.
Seigneurie et Pairies de Courois (ou cauroir).-Portait d’argent à la fasce de deux pièces de gueule fretté d’or.
Seigneurie et Pairies d’Esne.-Portait de sable à dix losanges d’argent.
Seigneurie et Pairies de Cuvillers.-Portait de gueule à la bande d’or, brisé d’un lion d’azur en chef.
Seigneurie et Pairies de Monstrécourt.-Portait d’argent à la bordure de gueule, à l’escaboucle pometé et florettée d’or.
Seigneurie et Pairies de Bousies (cri les corbeaux).-Portait d’azur à la croix pleine d’argent.

PESTE.- La ville de Cambrai fut souvent visitée par ce cruel fléau. Il serait difficile de préciser quelle en était la nature. Peut-être y en eut-il de plusieurs espèces.../...
(note du webmestre : nous plaçons ci-dessous sans autre précision les années où Cambrai et/ou le Cambrésis ont eu à subir cette terrible maladie).
1036, 1420, 1437, 1453, 1454, 1484, 1515, 1519, 1522, 1523, 1538, 1545, 1618, 1634, 1636, 1664, 1666, 1668.../...

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

S

SELLIERS.- Ouvrier qui confectionnent des selles. Originairement les selliers étaient confondus avec les gorliers. Ils furent érigés en corps de métier particulier par un règlement du 28 juillet 1595. Les selliers avait le même patron que les gorliers. (voir Gorlier).

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

T

TREMBLEMENT DE TERRE.- S’il faut en croire les chroniques, le Cambresis n’a pas toujours été à l’abri de ces secousses souterraines.../... Le Carpentier rapporte d’après de Lingne, qu’en l’an 450,..., un tremblement de terre porta la frayeur dans toutes les Gaules, qui se fit notamment sentir à Cambrai.../... Le même historien cite encore, d’après Gélicq, deux autres phénomènes du même genre. L’un, en 854, aurait duré six jours et cinq nuits.../...L’autre au mois de janvier de l’an 1001 aurait ébranlé toute la Belgique, et ruiné en Cambresis plus de 800 bonnes maisons ; dont les frayeurs auraient été redoublées par la vision d’une monstrueuse comète.../...Nous avons trouvé nous-même dans la chronique d’Adam Gélicq,..., la mention suivante : “ L’an 1504, la nuict St-Barthélémy, apostre, 23e jour d’aoust, à 10 heures par nuit, fut faict un grand temblement de terre. ” L’auteur des mémoires chronologiques cite un tremblement de terre qui arriva en 1692 et dont il fut témoin. Le caractère de l’écrivain, les détails qu’il donne ne permettent point de douter du fait qu’il rapporte : “ Le 18 de septembre, à 2 heures après midy, il y eut un tremblement de terre ou plutôt une secousse de terre dans tous les Pays-Bas, il ne dura qu’un instant. On vit les batiments se pencher et se remettre aussitôt dans leur situation ordinaire. Ceux qui étaient assis pensoient tomber, plusieurs qui étoient debout crurent être attaqué d’apoplexie ou tomber foibles. On fesoit la lessive chez nous, l’eau sortit du cuvier. Il y avoit un petit enfant dans le berceau, le berceau s’inclina et se remit. On dit que les cloches du petit carillon de l’hotel-de-ville frappèrent un coup. Il n’y eut pas grand dommage, il n’y eut que quelques cheminée qui croulèrent. Le monde aussitôt se jetta dans les rues, saisi de crainte et ne sachant ce que cela vouloit dire. ”

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

W

WARESCHAIX, WARESCAIX ou FLEGARD.-Lacombe, dans son dictionnaire du vieux langage, définit le Wareschaix “ une commune, un pâturage entouré de fossés. ” Telle n’est point la signification de ce mot à Cambrai. On y appelle Wareschaix, une ruelle étroite ou un terrain quelconque compris, hors de la voix publique, entre plusieurs propriétés qui y sont contiguës, et sur lequel ces propriétés ont une issue. C’est dans ce sens que le mot wareschaix est employé dans une foule d’actes et de titres anciens.

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

Note du webmestre :

Ainsi se termine notre très long “ résumé ” du Dictionnaire Historique de la ville de Cambrai d’Eugène BOULY. Il n’a pas été facile de choisir parmi toutes les définitions, nous avons du faire des coupes sombres, essayé de raccourcir au maximum sans déformer les propos de l’auteur. Si toutefois vous voyez des erreurs, des incohérences, n’hésitez pas à nous contacter , afin que nous les corrigions au plus vite. Merci.

 

-A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-S-T-W-

Haut de page

Accueil Remonter Sommaire

dernière mise à jour de cette page : 27 mai 2007