Généalogie BOURLET
de l'Imprimerie BOURLET de SAINT-QUENTIN (02)

Ci-dessous quelques articles en provenance de "Grand Echo de l'Aisne"
Merci à Mmes SEVERIN et TRANNOIS se Saint-Quentin pour toutes les informations qu'elles nous ont trouvées.

 

LE GRAND ECHO DE L'AISNE
12e ANNEE ---- N° 1000
Samedi 29 novembre 1930
DEUXIEME EDITION.
Fondateur Gustave BOURLET

Notre 1000ème numéro

Le Grand Écho tire aujourd'hui son 1000e numéro. C'est pour nous une grande joie que nous devons à la fidélité de nos lecteurs et au dévouement de nos collaborateurs. Aux uns et aux autres nous exprimons notre profonde gratitude.
Pourquoi faut-il qu'à cette pensée vienne se mêler l'amertume d'une douleur irréparable ?

Le nom de Gustave BOURLET est inséparable du Grand Écho. Ce journal fut son œuvre et le but de sa vie. Il s'y voua corps et âme et jusque ses derniers moments, lui consacra toute son intelligence et son coeur.

Lorsque Gustave Bourlet créa le Grand Écho, aux heures difficiles de la reconstitution, il voulut servir et défendre les intérêts de ses concitoyens. Il n'y a jamais manqué. Entre les Saint-Quentinois et lui s'établirent des liens de confiance et d' affection que sa mort n'a point rompus. Combien grande aurait été sa satisfaction de signer ce 1000e numéro !

Ses lecteurs, qui étaient ses amis, lui donneront une pensée en lisant ce journal dont il eût été justement fier. Pour nous, inlassablement attachés à son souvenir, toujours vivant parmi nous, nous honorons sa mémoire en persévérant dans ses traditions d'amour de la démocratie et de dévouement aux intérêts Saint-Quentinois
LE GRAND ECHO

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La mort de M. Cantelon
Carillonneur de Saint-Quentin

Au moment de mettre sous presse, nous apprenons la mort de M.Gustave Cantelon, décédé ce matin vendredi à 5h20.

Gustave Cantelon, carillonneur, n'est plus. En quelques jours la maladie a eu raison de sa verte vieillesse. Grâce à son vigoureux tempérament, il a lutté avec la dernière énergie contre la mort ; mais, hélas, il s'est éteint brusquement frappé d'un mal qui ne pardonne pas.
Cette triste nouvelle s'est répandue rapidement dans la ville et il n'est pas un Saint-Quentinois qui ne soit douloureusement ému de la mort d'un homme qui avait conquis l'estime et l'amitié de tous.
Nous adressons à sa famille éplorée, à ses enfants, . ?.(illisible), l'expression sincère de nos condoléances émues. « Le Grand Écho » prend une part d'autant plus grande à leur affliction que Gustave Cantelon était un cousin de Gustave Bourlet et qu'ainsi un deuil cruel nous frappe une fois de plus.
Rien ne pouvait faire prévoir ce douloureux événement. Il y a quelques semaines, Gustave Cantelon m'avait invité à visiter le carillon. J'avais gravi derrière lui les escaliers étroits et raides du campanile et j'avais admiré la vigueur et la jeunesse de ce beau vieillard. J'ai été, je crois, le dernier qui l'ai accompagné dans cette ascension qu'il faisait depuis tant d'années d'un pas si alerte. C'est un souvenir qui ne s'effacera pas de ma mémoire. A la suite de l'article que j'ai publié ici sur les « 13 coups de midi », Gustave Cantelon vint me faire visite au « Grand Écho ». Il était encore en pleine santé et il m'avait quitté sur un « au revoir » confiant.
Hélas ! Je ne devais plus le revoir. Nul de nous ne reverra plus notre sympathique carillonneur.
Mais nous conserverons dans nos mémoires le souvenir de ce bon et brave homme, de ce grand artiste, de ce carillonneur qui avait l'amour de sa ville, la passion de ses cloches.. C'est à lui que Saint-Quentin doit d'avoir pu restaurer ce carillon, ce carillon qu'il occupe depuis un demi-siècle.
Le carillon ayant été détruit en 1917, Gustave Cantelon entrepris de le faire restaurer. Il fit appel à ses concitoyens, fonda un comité qui recueillit les fonds. Quand la souscriptions fut achevée, on coula les cloches. L'« Étoile Belge » a raconté l'imposante cérémonie qui eut lieu dans l'atelier du fondeur Michaux. Après que le maire de Saint-Quentin eut lancé dans le métal en fusion des pièces d'argent et un anneau d'or, Gustave Cantelon s'approcha à son tour :
« Voici que s'avance le vieux carillonneur de St-Quentin. Il est né en 1851. Depuis 1880 il opère dans le beffroi de cette ville. Les yeux emplis de larmes, il dit en montrant cinq médailles d'argent grand module : « ces médailles, je les ai gagnées dans des concours. J'ai pu les sauver lors de l'invasion des boches à Saint-Quentin, qu'elles aillent elles aussi, mêler leur métal au bronze de nos nouvelles cloches » Et d'un geste énergique, M. Cantelon lance dans le feu ses trophées. L'émotion est intense parmi les assistants. »
Le 14 juillet 1921, la fête des Clochettes fut organisée par la presse locale sur l'initiative du « Grand Écho » qui fit vendre par les élèves des écoles des petites clochettes.
En juin 1924 eut lieu l'inauguration du carillon. La musique de la Garde Républicaine vint donner un concert sur les Champs-Élysées. Ce jour là, Gustave Cantelon vit l'achèvement de son ouvre. La cérémonie fut particulièrement émouvante. Le samedi soir eut lieu une retraite aux flambeaux après laquelle la chorale des « Amis Réunis » et un groupe de jeunes filles chantèrent un choeur de Gustave Cantelon et un vivat en l'honneur du carillonneur. Puis une fusée monta dans le ciel. L'hôtel de ville s'embrasa. Un crieur lança du haut du clocher cette proclamation à la foule : « St-Quentinois, votre carillon détruit par les barbares a été reconstruit. Muet depuis de longues années, il va de nouveau faire entendre sa voix et chanter la renaissance de la Cité ».
Gustave Cantelon mit en branle son clavier. De douces larmes coulaient de ses yeux et sur la ville en fête lança les notes joyeuses de ses cloches. Le carillonneur vint ensuite à une lucarne du campanile, saluer le peuple immense de ses concitoyens pressés sur la place. Une longue ovation monta vers lui. Ce jour là, Gustave Cantelon du être bien heureux.
Nous l'avons entendu cette année pour son jubilé de carillonneur. Il y a en effet cinquante ans que Gustave Cantelon tient cet office avec une science artistique que tous admirent et qui a fait sa réputation parmi ses collègues dont il est le doyen.
Il est monté pour la dernière fois au campanile le 9 octobre, pour l' ouverture de la foire de la Saint-Denis. Il devait carillonner le 11 novembre pour saluer nos glorieux morts et leur porter l'hommage de la cité.
Pendant l'hiver il n'eut pas affronté le froids du campanile, mais nous l'attendions le 17 mai 1931 où devait le conduire sa robuste constitution. Ce jour-là, il eut carillonné ses quatre-vingts ans.
Hélas, nous ne l'entendrons plus égrener sur la ville l'eau claire de ses cloches, les sons joyeux qui sont comme la voix collective de la ville laborieuse. Nous ne verrons plus sa belle figure si pleine de bonté, de franchise, son sourire bienveillant.
Saint-Quentin perd un de ses fils bien-aimés, un bon et fidèle ami et un grand cœur.
Nous perdons aussi un grand artiste. Nous ne nous attarderons pas en ce jour de deuil sur l'ouvre musicale de Gustave Cantelon.
Nous voulons dire seulement, aujourd'hui notre tristesse de perdre en Gustave Cantelon un vieil ami qui nous était cher, Un Saint-Quentinois qui aima sa ville d'un fidèle amour et qui le lui prouva aux heures douloureuses.

Pierre d'ISLE.

 

Nota : Depuis l'établissement de cette page, nous avons approfondi nos recherches, et avons pu déterminer l'origine Caullérésienne de cette famille BOURLET.
Une étude à été publiée sur le site de Caullery
A ce jour aucun lien n'a été établi avec les autres branches BOURLET de Clary

 

 

dernière mise à jour de cette page : 27 févr. 2009